PARIS (Reuters) - François Bayrou et Ségolène Royal ont manié l'humour à plusieurs reprises samedi lors de leur débat télévisé, échangeant rires et répliques souriantes au détour d'un face-à-face qui aura duré près de deux heures.
Le dirigeant centriste a, par exemple, estimé qu'imposer un drapeau bleu-blanc-rouge chez tous les Français, comme l'a suggéré la candidate socialiste, serait aussi absurde que de les obliger à accrocher la "photo de leur mère dans leur salon".
"J'aime beaucoup ma mère, je ne sais pas si elle regarde (le débat) mais pour autant je n'ai pas envie qu'on fasse une loi", a déclaré François Bayrou.
Et si on rajoutait le drapeau européen à côté du drapeau tricolore, a suggéré une journaliste sur le plateau installé dans un grand hôtel parisien. "Les étagères et les armoires ne suffiront pas", lui a répondu le président de l'UDF.
"Est-ce que j'ai le même ... emballement pour le drapeau tricolore que Ségolène Royal? Franchement, il serait exagéré de le prétendre (...) La France ce n'est pas un signe extérieur, la France c'est des valeurs, ce qui est dedans, et chacun l'honore comme il veut", a-t-il poursuivi.
"Je n'en fais pas une affaire mécanique (...) Des goûts et des couleurs - et des trois couleurs - ça ne se discute pas", a ajouté le dirigeant centriste.
Ségolène Royal a, pour sa part, souligné qu'elle ne souhaitait en aucun cas légiférer sur la présence obligatoire du drapeau dans les maisons des Français.
"Mais je ne vois pas au nom de quoi l'appropriation du drapeau national serait réservé, comme cela a été trop longtemps le cas pendant les campagnes électorales, à un seul parti d'extrême", a-t-elle fait valoir.
Un journaliste leur demande ensuite s'ils seraient prêts à "vivre ensemble... dans un parti social-démocrate".
"J'ai eu peur! J'ai eu peur!", lance François Bayrou dans un sourire. "Il s'appelle François, mais quand même enfin...", répond, sous les rires de l'assistance, la compagne du premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande.
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